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Thé?tre | Dans la solitude des champs de coton - Koltès

Publié le 19 décembre 2024 – Mis à jour le 19 décembre 2024
Cie Commun Monde
Cie Commun Monde

Gr?ce à la rencontre d'un dealer et d'un client, Koltès nous renvoie à l’origine de l’art dramatique, quand spectateur et acteur acceptent (ou non) la convention thé?trale de la parole et du regard.

Par la Cie Commun Monde

Projet en partenariat avec l'Université Lumière Lyon 2

Avec le soutien de la Faculté des Humanités, Lettres et Sociétés de Lyon 3
et de la Faculté des Lettres, Sciences du langage et Arts de Lyon 2


Deux personnes se rencontrent ; il semble que ce soit la nuit. Elles ne se connaissent pas et nous ne savons rien d’elles, pas même leur nom. Seulement deux fonctions leur sont assignées : dealer, client.

Alors que celles-ci évoquent la drogue ou la prostitution, le sens du texte nous éloigne très vite de ces seules possibilités. Les deux personnages engagent de grandes tirades sur la nature du désir et le fonctionnement de la société. Alors que les mots sont violents et que la peur s’installe, aucun des deux ne fuit. Ils s’écoutent au contraire avec la plus grande attention et une précision peu commune ; pour ne pas dire impossible.

Cie Commun Monde @Mai ATRACHE

 
Mon désir, s’il en est un, si je vous l’exprimais, br?lerait votre visage.

Dans la solitude des champs de coton est un dialogue improbable qui défie les conventions du thé?tre. Tout repose sur un deal : je parle si tu me regardes, et vice-versa. Gr?ce à la rencontre du dealer et du client, Koltès nous renvoie à l’origine de l’art dramatique, quand spectateur et acteur acceptent (ou non) la convention thé?trale de la parole et du regard.

 
De
Bernard-Marie Koltès

Mise en scène
Guillaume Carron

Avec
Julie Cecchini
Micka?l Pinelli

Scénographie
Mai Atrache

Lumières
Frédéric Dugied

Conseil artistique
Sandra Enz
 


Note de mise en scène
"Ce qui m’a d’abord touché dans la pièce est la difficulté d’expression du désir, la difficulté de trouver les mots désignant ce que l’on veut vraiment. Il y a dans cette impasse du ? dire ? une vérité du thé?tre et de la relation à autrui que j’ai eu envie de montrer.

La pièce se présente au premier abord comme un dialogue argumentatif, teinté de manipulation et de sexualité, où les deux personnages tentent d’obtenir ce qu’ils veulent de l’autre sans risquer quelque chose d’eux-mêmes. Le plus souvent, les mises en scènes se sont concentrées sur ce combat et ont illustré les négociations et la lutte entre les deux personnages. Se dévoilent ainsi la violence et la perversion des rapports humains. Mais on risque alors de manquer la difficulté principale du désir, à savoir celle de sa formulation. Le dealer et le client refusent la mise en scène de leur demande envers l’autre, comme s’ils craignaient à tout instant d’y laisser la vie.

Montrer cet aspect tragique de la pièce suppose de dévoiler la fragilité des personnages et leur envie contrariée de vivre. Lorsqu’une rencontre nous trouble, les mots se dérobent à nos lèvres et la parole, aussi assurée soit-elle, recouvre tout un champ imaginaire de craintes, de fantasmes et de préjugés où le désir circule pourtant.

L’enjeu de la mise en scène sera de plonger le spectateur dans la rencontre des personnages afin d’éprouver les différents moments du désir et de son expression. Pas de scène, donc, mais des spectateurs immergés dans l’espace où la rencontre se déroule, parmi les comédiens, proches de leurs déplacements, éprouvant avec eux les différentes voies empruntées par le corps et la parole dans la recherche de l’autre. L’enjeu est que chacun fasse l’épreuve de ce moment où la rencontre d’autrui étonne, met notre désir en question ; et où le thé?tre na?t."
 
Guillaume Carron


Illustration : Mai Atrache
 
Partenaires :
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Thématiques :
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